Quand les racines s’envolent : surmonter la perte de ses parents

Publié le 11 juin 2025

L'absence de ceux qui nous ont donné la vie crée une faille existentielle profonde. Ce chagrin transformateur, bien que douloureux, révèle en nous une force cachée capable de réinventer notre place dans le monde.

Un vide singulier, mais universel

Perdre un parent installe en nous une présence absente. Ce manque qui résonne dans nos routines, nos émotions, nos certitudes. Même entouré·e d’amour, on peut éprouver une solitude profonde. Cette sensation est humaine. Elle révèle la profondeur d’un lien irremplaçable. Progressivement cependant, ce silence se peuple de mémoire : des rires resurgissent, des détails oubliés refont surface, comme autant de preuves discrètes que nos parents vivent encore à travers nous.

Retrouver son nord intérieur

Nos parents étaient souvent nos phares. Leurs paroles sages, leur soutien inconditionnel, leurs attentions quotidiennes… Sans eux, on peut se sentir désorienté·e, comme un navire sans boussole. C’est précisément là que la mémoire devient salvatrice. Prenez un instant, revivez mentalement leurs expressions favorites, leurs rituels rassurants… Ces fragments construisent une orientation affective toujours accessible.

La fatigue émotionnelle : un besoin légitime de pause

Le deuil parental s’accompagne souvent d’une lassitude existentielle, d’un besoin viscéral de ralentir. Et c’est sain. Votre être entier réclame un temps d’arrêt. Ne vous jugez pas pour ces matins sous la couette ou ces invitations déclinées. Écoutez vos limites. Souvenez-vous : vos parents vous ont montré comment avancer, et parfois, avancer signifie simplement s’autoriser à s’arrêter.

Tourner la page ? Plutôt apprendre à lire différemment

On entend souvent qu’on ne « guérit » jamais complètement de cette perte. C’est exact, si par guérison on entend l’oubli. Mais cette permanence du manque n’est pas une prison. C’est un héritage affectif qui peut devenir force. Le plus beau tribut ? Persévérer à construire, à partager de la joie, à aimer… avec leur présence discrète en filigrane, comme une berceuse intérieure qui ne s’éteint jamais.

Ces moments où la blessure se ravive

Voir une collègue déjeuner avec son père, entendre une connaissance se plaindre des « trop nombreux » appels parentaux… et sentir cette petite piqûre au cœur. C’est normal. Parfois même surgit une irritation fugace. Transformez ces instants en opportunités délicates : rappelez à vos proches combien ces « dérangements » familiaux sont en réalité des trésors. C’est une manière douce de perpétuer ce qu’on a reçu.

Et ces regrets qui pointent ?

Qui n’a jamais reporté un café, zappé une occasion de se voir, gardé son affection en retrait ? Après un décès, ces détails prennent soudain du relief. Mais vos parents ne tenaient pas comptabilité des manques. Ils chérissaient les fous rires partagés, les confidences spontanées, les instants de complicité pure. Offrez-vous cette même indulgence. Et continuez à tisser de beaux moments, pour honorer leur mémoire vivante.

Chaque deuil suit son propre tempo

Certain·es retrouvent un équilibre en quelques mois, d’autres nécessitent des années. Il n’existe pas de chronomètre universel. Si vous ressentez le besoin d’un accompagnement professionnel, c’est une démarche courageuse et salutaire. Des spécialistes formés à l’écoute bienveillante peuvent vous offrir un espace sécurisé pour cheminer.

Faites de votre existence un hommage vivant à ceux qui vous ont appris à aimer.