3 phrases inquiétantes : et si votre enfant cachait un trouble de l’attention ?

"Je n'y arrive pas", "Je remets tout au lendemain", "J'ai l'impression d'être bloqué"... Ces répétitions quotidiennes peuvent trahir un problème plus profond qu'un simple coup de fatigue. Une spécialiste nous éclaire sur ces symptômes méconnus.
Le TDAH : un fonctionnement cérébral différent
Selon les experts, le Trouble Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité n’est pas un simple trait de personnalité, mais une particularité neurologique bien réelle. Les symptômes ? Une concentration qui fluctue comme les vagues, des réactions impulsives, une organisation aléatoire et cette impression constante de jongler avec trop de projets à la fois.
Loins des idées reçues, ce trouble ne relève ni de la paresse ni d’un excès d’énergie mal géré. Les recherches révèlent que des déséquilibres chimiques (notamment en dopamine) affectent la motivation et la planification – comme un système de navigation interne défaillant.
Trois phrases révélatrices
La neuropsychologue Laura Geati identifie trois expressions typiques qui devraient alerter :
« Je fais du surplace sans parvenir à démarrer »
« Je me sens bloqué avant même de tenter »
« Voir ma liste de tâches me panique »
Ces formulations reflètent une véritable difficulté à passer à l’action, à organiser ses idées ou à mener à terme ce qu’on commence. Lorsqu’elles reviennent fréquemment, elles constituent des indices précieux pour identifier un fonctionnement TDAH.
Le désordre intérieur
Visualisez un bureau envahi de dossiers prioritaires… sans pouvoir déterminer lequel traiter en premier. C’est le vécu quotidien des personnes avec TDAH. Leur report des tâches n’est pas volontaire, mais relève d’une incapacité réelle à initier le processus. Comme si leur cerveau affichait constamment « page introuvable » quand il s’agit de commencer quelque chose.
Cette impuissance engendre souvent un cercle vicieux : découragement, autocritique sévère, fatigue mentale et parfois une confiance en soi ébranlée.
Prendre ces signaux au sérieux
Bien sûr, chacun peut connaître des phases de procrastination occasionnelle. Ces manifestations isolées ne signifient pas automatiquement un TDAH. Un stress passager, une baisse de forme ou des événements personnels difficiles peuvent produire des effets comparables.
D’où la nécessité, en cas de doute persistant, de consulter un spécialiste. Un professionnel pourra distinguer un tempérament distrait d’un véritable trouble neurodéveloppemental, et suggérer des approches personnalisées.
L’importance d’un dépistage précoce
Détecter un TDAH tôt, c’est donner à son enfant les clés pour comprendre son propre fonctionnement. Non pas pour l’étiqueter, mais pour lui proposer des outils adaptés à son épanouissement scolaire, familial et professionnel futur.
Surtout, cela permet de reconstruire une image positive de soi. Car non, ce n’est pas un « paresseux » – simplement une intelligence qui opère selon d’autres modalités.
Certaines expressions anodines en surface sont en vérité des appels à l’aide subtils. Sachons les reconnaître.